Nous avons tous à un moment de notre vie connu un échec. L'essentiel est qu'est-ce que l'on en fait ! On en fait une force ou on s'autoflagelle ?
Avril 2024
Quand on est bébé, que l’on apprend à marcher est-ce que d’un seul coup on passe de la position couché à la position debout et je marche ?
Non !
Tout le monde trouve cela normal que les bébés tâtonnent , essayent, tombent, chutent, se récupèrent, utilisent les murs et les meubles pour se redresser et marcher, les barreaux du lit.
Certains bébés utilisent leur tête, les mains, les pieds.
Certains n’ont pas respecté les étapes (décrétées par des adultes) entre la position couchée et la position debout.
D’autres bébés n’ont jamais fait de 4 pattes de leur vie, ils “avançaient” en trainant les fesses en marche arrière.
Mais tous ont réussi à tenir la position debout et à marcher seul.
Au final, on s’en fiche de savoir comment ils arrivent à se mettre debout. Le principal est qu’ils y arrivent.
Il en va de même avec l’apprentissage du vélo. Certains vont y arriver très facilement, sans passer par les roulettes et sans tomber. Beaucoup, chuterons et pas qu’un peu. Je suis sûre que l’on se rappelle tous d’une chute mémorable en vélo 🤣
Et pourtant on continue bien à faire du vélo.
Quand on a appris à conduire, on a tous calé au moins une fois. Et c’est normal. Cela fait partie de l’apprentissage.
Bon je vais m’arrêter là sur les exemples, l’essentiel est que tu ais bien compris que dans notre vie, nous passons notre temps à apprendre les choses et cela passe souvent par commettre des erreurs.
Ni de la part des autres, ni de la notre.
Une fois adulte, les chutes à vélo, le fait de caler deviennent subitement des échecs.
Le vocabulaire change, on passe de “c’est normal, il/elle apprend” à “tu as commis une erreur”, “tu es en échec”.
Les autres, la société, nous montrent du doigt, se moquent parfois.
Je n’arrive pas à comprendre comment quand on est petit, enfant, on accepte l’essai/erreur et qu’une fois que nous sommes adultes, que nous sommes rentrés dans la sphère professionnelle, on bascule dans “c’est un échec”, que l’échec est sanctionné même.
L’essai/erreur n’est “soudainement” plus acceptable. On nous réprimande, on nous sanctionne.
Et quand cela arrive une fois, deux fois, plusieurs fois, cela fini par entamer notre confiance en nous.
Si à cela je rajoute notre propre approche de l’essai/erreur, cela peut vite devenir explosif.
Certaines personnes acceptent naturellement l’erreur, elles y voient un apprentissage. Alors que pour d’autres, elles le vivent très mal, se jugent profondément.
D’une simple faute de conjugaison la personne peut arriver à se dire qu’elle est nulle en français, voire nulle tout court.
Et voilà, la peur de l’échec fait sa grande entrée !
Tu l’auras compris le curseur se place à des endroits différents sur l’échelle de la confiance en soi en fonction de notre propre réaction à l’essai/erreur.
Si ces moments de remise en question se manifestent de temps en temps, j’ai envie de dire que c’est plutôt sain car tu n’es pas en train de prendre la grosse tête et donc que tu te remets en question.
Par contre, si ces moments sont très réguliers, voire permanents, là c’est 🚨🚨🚨
Plusieurs portes d’entrée sont possible.
Si je reprends l'exemple de la faute de français. Commets-tu toujours cette faute ? Tous tes écrits sont exempts de faute ?
Les autres ne font jamais de faute de français ?
Puis, demandes-toi comment tu les juge. Est-ce que la faute t’empêche de comprendre le texte ? Est-ce que tu penses que la personne qui a commis une faute de français est nulle, ou seulement qu’elle pourrait se relire avant d’envoyer ?
Si tu acceptes les fautes chez les autres, qu’est-ce qui fait que tu ne les acceptes pas chez toi ?
Tu te surprends à dire “j’suis nulle” pour une erreur, même minime ? Je te propose de modifier ton vocabulaire. Essaies plutôt “tiens quand je fais telle ou telle chose j’ai plus de difficulté”.
Demandes à celui qui lit s’il a vu la faute. Tu verras 9 fois sur 10 on te dira non 😉
Et si oui, demande-lui ce qu’il en conclut. Et formule-le en question ouverte hein, pas fermée du style “si tu l’as vu, me trouves-tu nulle?”
Voici quelques pistes de réflexion qui, je l'espère, t'aideront à ramollir ce biais cognitif, cette croyance, cette vision de considérer l'échec comme quelque chose de fatal et de remise en cause de toute ta personne.
Vive l’échec, il permet d’apprendre et de progresser 😉