Les croyances font partie des sujets souvent évoqués par mes clients et on les traite. Comment ? Lis la suite...
décembre 2024
Dans mes précédents articles sur le système de croyances volet 1 et volet 2 je t’ai expliqué comment se constituait une croyance et d’où elle venait.
Dans cet article, on va évoquer les pistes de travail pour se défaire d’une croyance limitante.
Déjà, il est important d’avoir en tête qu’une croyance ça ne se change pas d’un claquement de doigt. On ne bascule pas d’une croyance limitante à une croyance aidante du jour au lendemain. Le processus demande du temps, beaucoup de temps.
Une croyance limitante a des impacts sur tes comportements, tes émotions et tes décisions.
Je vais tenter d’être concrète.
Prenons l’exemple de Marie. Marie est une avocate qui exerce depuis presque 7 ans, elle a son propre cabinet depuis 3 ans, son chiffre d’affaire est très correct (selon ses critères) même si elle aimerait se rémunérer un peu plus pour profiter plus de sa famille et de ses loisirs.
Et pourtant Marie est insatisfaite. Elle “sent” que quelque chose cloche mais elle n’arrive pas à l’identifier de manière précise. Elle s’est formée dans des domaines qu’elle voulait développer, elle a les compétences mais elle se sent toujours aussi frustrée. Elle se demande pourquoi elle n’y arrive pas, pourquoi elle ne se sent pas épanouie comme elle devrait l’être alors que sur le papier tout roule.
Voilà le contexte dans lequel Marie est venue à ma rencontre.
Marie a décidé de se lancer dans le coaching professionnel afin d’identifier ses blocages pour pouvoir les dépasser plus rapidement que si elle était restée seule avec ses questions.
Assez rapidement des mots sont revenus très souvent dans les séances. Ces mots ont mis en exergue un schéma répétitif chez Marie qui l’amenait à ne pas réussir à avancer vers ce qu’elle aspirait.
Marie avait toujours entendu ces deux phrases : “ton travail doit être parfait” et “la perfection n’existe pas”.
Marie était donc contrainte entre d’une part une “obligation”, un dictat de rendre un travail parfait et la certitude que la perfection n’existait pas et ne serait donc jamais atteignable.
En termes de comportement, Marie se décrivait comme une perfectionniste, qui passait un temps fou sur des détails, qui modifiait 10, 20 , 30 fois ses écrits, qui envisageait toutes les hypothèses possibles pour pouvoir répondre à tous les cas de figure inimaginables.
Résultat, Marie avait beaucoup de mal à prendre des décisions, allant même jusqu’à ne pas prendre de décisions car peu importe la décision qu’elle prendrait, ce serait inévitablement la mauvaise.
Marie était également très critique envers son propre travail, elle n’était jamais satisfaite de rien.
Quand ses clients lui disaient qu’ils étaient ravis de sa prestation, elle se disait intérieurement qu’elle aurait pu faire beaucoup mieux et gardait en mémoire tous les petits moments où un grain de sable s’était glissé, les temps d’hésitations qu’elle prenait pour une défiance.
Marie perdait de plus en plus la confiance en elle.
Ces comportements avaient une incidence aussi en termes de perspectives de carrière. Marie était avocate en droit pénal et droit immobilier alors qu’elle souhaitait faire du droit du dommage corporel (pour les non-initiés, elle n’avait pas la clientèle qu’elle désirait).
Marie connaissait ses “défauts” comme elle me le disait, elle avait conscience de certains comportements. Mais elle n’avait pas fait le lien entre certains d’entre eux et surtout elle n’arrivait pas à prendre de la hauteur dessus.
La première étape a donc été de faire un travail sur la mise en lumière de sa/ses croyances cachées et de relier ses comportements à ces croyances.
Tout comme elle a réussi à identifier et relier les émotions que ses croyances enclenchées (ses moments de contrariété, de frustration etc…).
Elle a ainsi pu identifier une sorte de schéma répétitif et dessiner tout le contexte qui allait avec : avec qui ? à quels moments ? dans quelles circonstances ? etc…
Une fois cette identification faite, Marie a pu prendre de la hauteur et se rendre compte que ce schéma répétitif existait certes mais ne s’activait pas tout le temps.
Parce que oui Marie s’est aussi aperçue que dans certaines circonstances, elle ne se remettait pas du tout en cause. On est donc passé d’un “c’est toujours comme ça”, “ça ne changera jamais” à “des fois je me trouve imparfaite”.
Marie a aussi modifié sa façon de se parler en reconnaissant que certes ce n’était pas parfait mais que son travail était néanmoins excellent.
Marie a aussi travaillé sur l’importance de la perfection.
En quoi était-ce important, pour elle, d’être parfaite ? Qu’entendait-elle par perfection ? Qu’est-ce que c’était pour elle un travail parfait ? Cette croyance qu’un travail ne peut être que parfait sinon rien lui appartenait-elle ? Pouvait-elle s’en détacher ? etc…
A l’inverse elle a identifié tous les moments où elle avait été satisfaite de son travail sans avoir recherché la perfection et noté les sentiments que ça lui a procuré.
Et elle a elle-même définit sa nouvelle croyance “je sais qu’en faisant de mon mieux je rends un travail excellent et ça me va”.
Ce changement lui a permis de changer son propre regard sur elle-même, sur son travail et de retrouver suffisamment de confiance en elle pour enfin commencer à s’adresser aux victimes d’accidents de la vie comme elle le désirait.
Marie était donc enfin l'avocate épanouie qu'elle désirait être.
